
Marrakech: une grande ville entre transition administrative et attentes citoyennes

Benbiga El ayadi
Marrakech, perle touristique du Maroc et moteur économique de la région, traverse actuellement une période de transition dans sa gestion administrative. Plusieurs postes stratégiques sont dirigés par des responsables nommés par intérim, une situation qui soulève à la fois des interrogations et des espoirs pour l’avenir de la ville
Une administration provisoire dans les postes clés
Depuis plusieurs mois, des postes de première importance au sein de la gouvernance de Marrakech sont occupés par des responsables intérimaires. Le Wali de la région, le Préfet de police, le Directeur du Centre régional d’investissement (CRI), ainsi que le Directeur de l’Académie régionale de l’éducation et de la formation (AREF) sont tous actuellement en poste à titre provisoire
Ces institutions jouent pourtant un rôle crucial dans le développement économique, la sécurité publique, la gestion des projets d’investissement et l’amélioration du système éducatif régional. L’absence de titularisation à ces niveaux suscite des préoccupations quant à la stabilité et à la continuité des projets structurants pour la ville
Une ville à fort enjeu stratégique
Marrakech n’est pas une ville ordinaire. Elle attire chaque année des millions de touristes, accueille des forums internationaux, et abrite des projets ambitieux dans les domaines de l’urbanisme, du développement durable et de la digitalisation des services publics. Le Centre régional d’investissement est notamment un levier essentiel pour l’attraction de capitaux et l’accompagnement des entrepreneurs
L’intérim prolongé dans ces fonctions stratégiques pourrait ralentir certaines initiatives ou en limiter la portée, faute de vision à long terme ou de décisions fermes qui nécessitent une autorité installée
Une attente de clarté et de décisions
Les citoyens et les acteurs économiques locaux espèrent des nominations définitives qui stabilisent les institutions. Une administration pleinement opérationnelle est indispensable pour répondre aux nombreux défis que connaît la ville : amélioration de la mobilité urbaine, gestion de la croissance démographique, développement du tissu économique local et renforcement de la qualité des services publics, notamment en matière d’éducation et de sécurité
En parallèle, cette période peut aussi être perçue comme une opportunité pour procéder à une évaluation en profondeur des profils en place, afin de garantir que les nominations futures seront guidées par la compétence, l’intégrité et la capacité à incarner une vision ambitieuse pour la ville
Conclusion
La gestion par intérim de plusieurs postes clés à Marrakech met en lumière une phase de transition sensible pour la ville. Si cette situation ne devait pas s’éterniser, elle appelle néanmoins à une réactivité des autorités centrales afin de permettre à Marrakech de poursuivre sereinement son développement. Une gouvernance stable, visionnaire et engagée est indispensable pour répondre aux aspirations des citoyens et aux exigences d’une métropole en pleine mutation
